Les États-Unis aident les Africaines victimes de violences

Publié le par charlies

Mme Melanne Verveer a affirmé que les États-Unis ont consacré des millions de dollars pour venir en aide aux victimes de la violence.

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Par Jim Fisher-Thompson
Rédacteur

Washington - L'inégalité entre les sexes qui sous-tend la violence contre les femmes dans les conflits civils est un problème dans de nombreuses régions du monde, mais il existe une « différence d'envergure et d'intensité » de la violence dans certains pays africains.

C'est ce qu'a déclaré Mme Melanne Verveer, ambassadrice itinérante du département d'État chargée des questions relatives à la condition féminine dans le monde, le 13 mai, lors d'une déposition devant une sous-commission mixte du Sénat. Elle a ajouté que la violence contre les femmes était « un outil de guerre dont l'utilisation n'était pas limitée à la République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, ni même à l'Afrique. Nous avons constaté ce phénomène en Bosnie, en Birmanie, au Sri Lanka, au Népal et ailleurs. Les problèmes sous-jacents, à savoir l'inégalité entre les sexes et la déshumanisation de la femme, sont souvent les mêmes. »

En Afrique, toutefois, la violence contre les femmes atteint une intensité particulière, a-t-elle affirmé. En RDC, par exemple, où un conflit civil qui ravage la partie orientale du pays entre dans sa douzième année, « on a peine à décrire l'échelle et l'énormité de la violence perpétrée contre les femmes. Quelque 1.100 viols sont rapportés chaque mois. Trente-six femmes et enfants sont violés en moyenne chaque jour. »

Dans de nombreux cas, a-t-elle précisé, les auteurs de ces exactions sont des forces de sécurité censées protéger les citoyens. « On rapporte que des éléments des forces armées de la RDC, de la Police nationale congolaise et de divers groupes armés ne relevant pas de l'État sont responsables de 81 % des viols dans les zones de conflit et de 24 % de ces actes de violence en dehors de ces zones. »

Qualifiant la violence perpétrée contre les femmes en RDC « d'horrible », le sénateur Russell Feingold, qui coprésidait cette séance, a déclaré : « Ces dernières années, on a pris de plus en plus conscience de la nécessité de mettre fin à ces tactiques brutales (…) et les États-Unis ont un rôle important à jouer. »

  L'USAID oeuvre de concert avec nombre d'ONGs afin de venir en aide aux victimes de la violence en RDC.

L'USAID oeuvre de concert avec nombre d'ONGs afin de venir en aide aux victimes de la violence en RDC.

Et la sénatrice Barbara Boxer d'ajouter : « Je sais que l'on a déjà fait des efforts pour réduire la violence sexuelle dans les zones de conflit. Mais il est totalement inacceptable de continuer de recevoir des rapports faisant état de milliers de femmes et d'enfants brutalement violées. Certains ne sont que des bébés. Cela doit cesser (…) Nous devons nous unir (…) et mettre fin à cette folie. »

C'est précisément ce que fait le gouvernement des États-Unis, a affirmé Mme Verveer. Depuis 2000, le département d'État finance un programme spécial pour la prévention de la violence contre les femmes et la prise de mesures pour les réfugiées. À ce jour, plus de 27,8 millions de dollars ont été consacrés à divers projets mis en œuvre en coopération avec des organisations non gouvernementales (ONG).

En 2008, le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations du département d'État a consacré plus de 6 millions de dollars à des programmes visant à attirer l'attention sur cette violence et à l'éviter. Ce bureau a également soutenu, à concurrence de 3,2 millions de dollars, des initiatives contre la violence dans le cadre d'un programme de santé destiné aux Birmanes réfugiées en Thaïlande, ainsi que dans celui d'un programme radiodiffusé pour les réfugiés fuyant la violence au Darfour.

En outre, le Bureau de la démocratie, des droits de l'homme et du travail a distribué plus de 2 millions de dollars à 10 centres féminins du Darfour qui ont aidé les victimes de violence à recevoir un soutien psychologique et des soins médicaux.

L'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) consacre également des ressources à l'aide des Africaines victimes de violence. En décembre 2008, par exemple, elle a signé un accord de coopération de 5 millions de dollars sur trois ans avec l'ONG internationale Cooperazione Internazionale (COOPI) pour aider les victimes de violences en RDC.

John Prendergast, cofondateur du projet Enough (Assez !), une initiative visant à mettre fin au génocide et aux crimes contre l'humanité, a déclaré durant la séance : « Cela fait 25 ans que j'œuvre au règlement des conflits en Afrique, et je n'ai jamais vu une situation aussi complexe que celle qui règne en RDC. »

M. Prendergast, qui a été conseiller pour les affaires africaines durant le gouvernement Clinton, a déclaré que l'un des principaux moteurs du conflit était la richesse minérale du pays, principalement dans les provinces de l'Est.

« Soyons absolument clairs. Toute mesure prise pour lutter contre le viol comme arme de guerre échouera, et échouera misérablement, si nous ne nous attaquons pas aux racines du conflit. »

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